■ Premier contact. ■

J'étais tellement heureuse d'être entrée au sein du réseau IRIS, que je me réjouissais presque d'avoir à agir. Cela ne signifierait rien de très bon pour Hyllis, mais au moins, j'aurais quelque chose à faire. En attendant, je m'ennuyais profondément et n'avais qu'à déambuler au hasard dans les rues, en attendant que l'on m'assigne à un binôme ou que l'on me propose une mission. J'étais encore jeune et avais la vie devant moi, mais aussi l'envie de faire mes preuves. Et ce n'était pas en traînant avec une loutre bipède que j'allais me rendre utile dans ce bas-monde.

Je sortis de mon petit studio "d'étudiante" pour aller jouer au jeu du palet à l'Akuda Bar, mais quelque chose attira mon attention. Un homme d'assez grande taille fixait étrangement un haut bâtiment qui était cher à nos pauvres petits coeurs d'Hylliens. Ce devait être un touriste, ou quelqu'un n'habitant pas dans ce quartier-là, car malgré la beauté du bâtiment, il était bien connu ici, et ne méritait pas tant d'éloges. Ca n'aurait pas dû me faire me poser autant de questions. Mais cela me dérangeait. Il y avait quelque chose d'étrange dans l'allure de cet homme, et dans la manière dont il regardait le bâtiment. Je m'approchai discrètement et remarquai qu'il avait la peau vert pâle. Deux petites canines dépassaient légèrement de ses lèvres, me rappelant les rares Felis Sapiens que j'avais pu croiser jusqu'alors. Quelle chance... J'adorais les Felis Sapiens, je donnerais n'importe quoi pour en être une.

Spooky, ma loutre bipède, émit un gazouillement que je connaissais bien. Elle avait peur. Je m'en fichais, car moi, pas. Cet homme faisait presque le double de ma taille et de ma force ? Tant pis, j'avais de l'entraînement, et n'étais pas si faible que ça, physiquement. Je l'abordai alors, l'air neutre, impassible, le regard droit.

- Excusez-moi... Puis-je vous aider ? Qu'avez-vous avec ce bâtiment ? Vous cherchez un renseignement ?

J'avais déjà l'impression d'avoir trop parlé, mais ça me semblait nécessaire.

Rapport de Dakotabo Ryateruki :
Une semaine après présentation du dossier de recrutement auprès d'un membre du réseau IRIS :

Cela faisait presque une semaine que j'avais confié mon dossier à cet étrange personnage. Il s'était présenté comme étant membre du réseau IRIS quand il avait su que je cherchais à les rejoindre et s'était présenté à moi plus vite que je ne l'aurais espéré. D'abord méfiant, il avait fini par se montrer sympathique au fur et à mesure qu'il parlait avec moi. Mais je ne me faisais pas de fausses idées : ce n'était pas moi spécialement qui les intéressais, mais mes connaissances sur le centre.

Une semaine plus tard, je n'avais reçu aucune réponse. Peut-être avais-je été refusé ? Peut-être me prenait-il pour un espion au service des sections Alpha ou du gouvernement ? Je cherchais donc désormais par moi-même où pouvait bien se situer leur QG afin de savoir où ils en étaient avec mon cas.

La seule indication que m'avait laissé mon contact était "A l'abri dans sa coquille, la perle est l'esclave des courants." Il devait me donner un nom, malheureusement le temps pressait et nous avions été interrompus. Il avait depuis disparu et même si j'étais persuadé qu'il n'avait pas été fait capturé ou pire, il ne m'avait jamais recontacté pour me dire le nom de celui à qui je devais adresser ce code. Poisse.

Je cherchais donc, déambulant dans le quartier piéton. J'espérais qu'en le citant ainsi à des personnes et d'autres, je ne risquais pas d'être dénoncé aux sections Alpha car, apparemment, beaucoup ici savaient que c'était le "mot de passe" du réseau IRIS. Ce qui était d'ailleurs surprenant. Question discrétion c'était raté pour le réseau...

Je venais de m'enregistrer auprès du journal officiel d'Iris et d'un Aquilus sapiens plutôt sympathique, espérant que cela me mènerait vers la voie quand je croisai le chemin d'une femme aux cheveux roses exubérants, de sa loutre bipède (espèce très rare !) et d'un Felis sapiens à la teinte verte. Je ne savais pas pourquoi mais quelque chose me dérangeait chez cet humanoïde. Quelque chose de... différent... Je m'apprêtai à partir, cessant mes recherches pour aujourd'hui quand il me vint à l'esprit de "demander" à ces personnes où se situait le QG du réseau.

Les deux jeunes gens semblaient être intéressés par une vieille bâtisse, avec du charme certes, mais peu accueillante. Une maison du siècle dernier tombant presque en ruines si elle n'était pas aussi bien entretenue.
Cela me donna une idée. Il aurait été bizarre que je demande à ces jeune gens : "Que me répondriez-vous si je vous disais "A l'abri dans sa coquille, la perle est l'esclave des courants." ?" Non, définitivement, cette maison allait m'aider.

Je réfléchis un instant à comment tourner ce que j'allais dire, comment rendre mon mensonge crédible. Une fois mon plan prêt, je m'approchai doucement d'eux. Une fois arrivé à leurs côtés, je me mis à réciter ce que je retournai dans ma tête depuisquelques secondes, sans m'arrêter de fixer le lotissement. : "Cette maison me rappelle le poème d'un auteur d'ici ; auteur dont le nom m'échappe. Il y avait une maison de ce genre dedans et d'ailleurs, son poème finissait magnifiquement par ses vers : Concentre-toi.
"[...] Mais où est donc passé cette langueur d'antan,
Lorsque je passai mon temps avec cette fille ?
Où à l'abri dans sa coquille,
La perle est l'esclave des courants."

Bon, certes, niveau poésie, ça ne valait pas un clou. Mais je n'avais jamais fait d'étude littéraire...

J'observai encore le grand bâtiment lorsqu'une jeune femme, accompagnée d'une petite loutre m'aborda.

-Excusez-moi... Puis-je vous aider ? Qu'avez-vous avec ce bâtiment ? Vous cherchez un renseignement ?

Tandis qu'elle parlait, je remarquai qu'elle tentait de se donner un air froid. Mais quelque chose me disait qu'au contraire, elle ressentait pour moi une sorte... d'admiration. En revanche, son animal de compagnie semblait ne pas m'apprécier du tout et émit un petit gazouillement craintif. Si la plupart des espèces "évoluées" d'Hillys étaient aveugles, cet animal ne l'était pas et avait certainement remarqué que je n'était pas un Felis Sapiens comme les autres.

Je repensai enfin à sa question et à ce que je pourrai y répondre. Il me fallait réfléchir vite, car attendre trop longtemps serait à la fois grossier et suspect.

-Et bien je... commençai-je, lorsqu'un homme, plus agé me sembla-t-il, s'approcha de nous.

-Cette maison me rappelle le poème d'un auteur d'ici ; auteur dont le nom m'échappe. Il y avait une maison de ce genre dedans et d'ailleurs, son poème finissait magnifiquement par ces vers :
"[...] Mais où est donc passé cette langueur d'antan,
Lorsque je passai mon temps avec cette fille ?
Où à l'abri dans sa coquille,
La perle est l'esclave des courants."

Il n'avait sans doute aucune idée de ce qu'il venait de faire, mais il venait de me donner un peu de répit pour peaufiner mon mensonge. Et il valait mieux pour moi que mon histoire soit parfaite, car en cas de faux pas, j'aurais pu fausser compagnie à la fille seule, mais maintenant qu'ils étaient deux, je devais être encore plus vigilent. De plus, si la demoiselle me semblait sympathique, cet homme se méfiait de moi, j'en était certain.

-En effet, ce sont de très beaux vers. Pourriez-vous me rappeler de qui ils sont ?

Il fallait absolument que je sache si cet auteur était connu. Il aurait été suspect que je n'ai jamais entendu parler de cette personne si elle était une célébrité Hillyenne.

"Sokaï, il va falloir que tu regardes bien où tu poses tes pieds", pensai-je.

L'arrivée d'une tierce personne me parut presque étrange. C'était presque comme si tout avait été prévu. J'écoutai la phrase de l'homme qui venait d'arriver. Je faillis pouffer. Le type arrivait comme si de rien n'était, et nous sortait une citation d'auteur hyllien. C'était un poète, un littéraire, voire un rêveur. Rien de bien passionnant, alors. Mais je tressaillis quand il eut fini sa tirade. Les deux derniers vers... ils correspondaient exactement à la devise du réseau IRIS, que j'avais rejoint récemment. Était-ce un hasard, ou un test ? Cette homme était peut-être un espion qui cherchait à dénicher les agents IRIS pour nous emprisonner. Je ne devais pas tomber dans le piège. Après, je me faisais peut-être des idées, et un auteur hyllien avait peut-être réellement écrit de tels vers. Comme je n'étais pas passionnée de littérature, je ne m'y connaissais absolument pas en la matière. Moi, mon truc, c'était les combats et la technologie, mais ces deux sujets n'allaient pas m'aider à répondre. Je pouvais sortir une phrase absolument inutile, et qui plus est, me ferait passer pour une inculte... Je le fis, très peu convaincue.

- Je ne m'y connais pas vraiment en littérature. Mais il me semble avoir déjà entendu cette phrase. Ailleurs, peut-être. Pas vous ?

J'avais ajouté la seconde partie de la phrase. Si jamais il connaissait le réseau IRIS, il devinerait que je parlais effectivement de ça. En tout cas... j'avais l'impression que c'était compréhensible.


[HS: désolée, pas vraiment inspirée]

Comme je m'y attendais, j'eus une réaction de ces étranges personnes. Bien que sur Hillys, tout le monde pouvait être considéré comme étrange. Ce qui était étrange surtout, c'était de ne pas l'être...
Néanmoins je fus pris de court par ce... Felis sapiens... Il venait de me demander le nom du faux poète que je venais de créer. Il me semblait pourtant avoir bien précisé, au cas où cette question serait arrivée, que son nom m'échappait. Ne l'avais-je donc point fait ? Si... Il n'avait pas dû faire attention. Maintenant que j'y repense, à ce moment-là, mon mensonge était certainement tombé à l'eau. Soit la personne devant moi était littéraire et venait de me tendre un piège, soit sans le faire exprès elle venait de me poser une colle violente, et mon balbutiement avait dû m'ôter toute crédibilité...
"Heu... et bien... heu... c'est-à-dire que je l'ai dit, non ? Son nom ne me revient pas... Ca commençait par "Ju" il me semble, mais ce nom n'avait aucune origine locale. C'était même certainement un pseudonyme maintenant que j'y pense..."

Caché derrière mes lunettes réfléchissant les rayons de l’étoile mère, j'observai désormais cet individu qui venait de m'avoir. Pourtant j'avais bien réfléchi à comment avancer mon approche mais... peut-être s'y connaissait-il en poésie lui au moins... En tout cas plus qu'en biologie...
Depuis quelques temps déjà cet être me dérangeait... Si lui était Felis sapiens, moi j'étais le gouverneur d'Hillys. Il en fallait bien plus que ça pour pouvoir ressembler à un Felis ! C'était un imposteur, pur et simple ! Les Felis présentaient des ongles à mi-chemin entre les plats et les griffes, lui en avait bien des plats, malgré l'envie qu'il aurait voulu de les cacher. Une légère protubérance, vestige d'une queue ancestrale, se trouvait normalement au niveau de l'os caudal même si, compte-tenu de ses habits je n'en étais pas ici sûr. Les dents des Felis n'étaient pas non plus aussi développées. Leur pilosité faciale, bien que disparue, avait laissé au niveau des vibrisses des sortes d'orifices et ses mains ne possédaient aucunement des vestiges de coussinets mais présentaient deux lignes de flexion palmaire bien distinctes… Non définitivement, si lui était Felis sapiens, moi ce n’était même plus gouverneur d’Hillys que j’étais, mais bien un DomZ de la tête aux pieds !…
"Quoi que… maintenant on peut considérer que…"

Je commençai à me perdre dans mes pensées. Mon infection me rappelant inéluctablement ma fille, ma fille me rappelant ma femme. Loin derrière moi ? Pas tout à fait… Je m’étais interdit de les oublier (en même temps, comment l’aurais-je pu ?), mais je m’efforçais également de ne pas en ignorer mon environnement en pensant à eux… mission bien difficile que celle-là.

C’était avec une oreille déconnectée du monde réel et l’autre presque fermée au monde extérieure que j’écoutais ce qu’avait à me répondre la fille aux cheveux roses. Lorsqu’elle sortit son "Ailleurs, peut-être. Pas vous ?", je n’y fis sur le coup pas attention. Puis, quand enfin cette phrase se décida à résonner dans mon cerveau, je la compris et me souvint de ce qu’elle avait dit juste avant : "Mais il me semble avoir déjà entendu cette phrase."

Impossible ! Tenais-je là enfin une piste ?! Une idée d’où pouvait bien se trouver le réseau IRIS ? Si l’homme devant moi en faisait partie en tout cas, je doutais de la capacité de ce réseau à se fondre dans la population… avec un déguisement aussi ridicule… Même un Sus sapiens habillé d’un costume de Walrus sapiens ressemblant à un chien aurait été plus discret ! Enfin…

Je m’étais tourné vers cette fille, fixant son regard de mes yeux bleus (dont on m’avait souvent fait l’éloge). Elle, portait des lentilles (du moins je l’espérais) roses encore plus déstabilisantes qui me surprirent. C’est d’un ton profond et sous-entendu que je lui dis simplement : "C’est possible… Même très probable…" Si cette fille faisait bien partie du réseau, je venais enfin de dénicher ma carte maîtresse…

Par contre si cet homme y était, pour sûr qu’on se ferait repérer depuis Sélène…

Apparemment, ma question avait déstabilisé l'étranger. Il me répéta qu'il ne se souvenait plus du nom de l'auteur, il me paraissait pourtant étrange qu'il l'ait oublié alors qu'il semblait se souvenir parfaitement des vers. De plus, un nom étranger aurait du le marquer.
"Bah... je me complique la vie pour rien, sans doute..."

Mais il y avait dans son regard quelque chose de dérangeant, je l'avais trouvé méfiant dès sa petite approche et cela n'allait pas en s'arrangeant. Au contraire, je l'observai depuis un moment et j'avais la désagréable certitude qu'il se doutait de quelque chose. Au fil de la conversation, il me détaillait de la tête aux pieds, semblant faire la liste de tout ce qui n'allait pas chez moi. Il est vrai qu'en regardant bien j'avais peut-être l'air d'un Felis Sapiens, mais avec de drôles de malformations. Cependant je n'imaginais pas en venant ici que l'on allait me passer aux rayons X.

Soudain, quelque chose attira mon attention. L'homme venait de dire : "C’est possible… Même très probable…", il n'y avait rien d'extraordinaire dans cette phrase mais il s'était mis à regarder la fille d'un drôle d'air. J'avais un don pour remarquer les petits détails et celui-ci me frappa.

"-Ailleurs, peut-être. Pas vous ?,
-C’est possible… Même très probable…"

Ce petit dialogue résonnait dans ma tête. Ces deux hillyens avaient une conversation totalement banale, et pourtant quelque chose me disait qu'ils cachaient quelque chose. J'observai leurs visages . Il se passait quelque chose, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, mais je ne comprenais pas quoi. " Ça devient beaucoup trop compliqué" pensai-je.

Il fallait que je leur fausse compagnie avant que l'homme ne se décide à m'interpeller à propos de ma nature. Si la fille aurait pu être de mon coté en cas de conflit, leur échange venait de m'enlever tout soutien. Bien que je fus fort et prêt à me battre, mon objectif était de ne pas me faire remarquer et une bagarre me forcerait à me découvrir.

"Bon et bien, merci beaucoup pour cette petite discussion mais... je crois que je vais devoir partir, je suis attendu" dis-je.

(HRP : Désolée d'avoir pris autant de temps pour..ça !)

Visiblement, mon interlocuteur avait compris qu'il y avait un message caché derrière ma phrase toute simple. En revanche, je ne savais pas si je devais me réjouir ou avoir peur à cette idée-là. Il m'était très difficile de cerner la personnalité et les intentions de la personne qui se trouvait en face de moi. Il fallait que je réfléchisse rapidement. Peut-être que les deux personnes à mes côtés faisaient partie du réseau, ou qu'ils étaient tous deux des espions... Il y avait aussi la possibilité que l'un d'entre eux soit un allié et l'autre un ennemi, voire tous les deux de simples citoyens inoffensifs. Comment avoir la réponse à mes interrogations ? Prendre le risque... Leur tirer les vers du nez sans dévoiler mon identité. Je me tournai vers l'homme aux lunettes et dis :

- Pourquoi ne pas... aller à l'Akuda Bar pour en discuter plus amplement ?

J'y allai peut-être un peu trop vite. Et puis, une fille de 19 ans qui invitait un homme adulte dans un bar, ça pouvait paraître louche. Dernière ombre au tableau : je laissais tomber la première personne que j'avais rencontrée, le Felis Sapiens à l'allure étrange. Malgré mes réticences et les grognements apeurés de Spooky, je finis par dire, à l'adresse de l'homme encapuchonné :

- Et... vous pourriez venir aussi si vous le voulez. C'est plus sympa de parler dedans, assis à une table, qu'ici.

Après avoir parlé à mon interlocutrice, je m'étais retourné vers l'imposteur en face de la maison qui semblait tant l'intéresser. Son visage ne laissait aucune place au doute (en plus qu'il n'était pas un Felis sapiens) : il se doutait de quelque chose dans les phrases que nous échangions. Elles sonnaient naturelles... mais faux... Un chanteur en play-back : il y avait quelque chose... mais si on faisait plus attention, l'arnaque était découverte... C'était exactement la même chose ici. Un simple passant aux oreilles curieuses n'aurait pas été choqué le moins du monde... Un partisan de la théorie des complots aurait lui, par contre, bien pu comprendre le travers de nos échanges de paroles.

Celui-ci avait du sentir un certain malaise dans nos propos tous plus ambiguës les uns que les autres. Peut-être fut-ce mon regard soutenu sur lui ? Toujours est-il qu'il décida de partir. Bon, cet homme ne faisait définitivement pas partie du réseau IRIS, sinon cette histoire de perles, de coquilles et de courants l'aurait retenu. Un membre d'un réseau secret ne perdait pas une seule occasion d'en apprendre plus sur quelqu'un sachant quelque chose sur son organisation. Non, définitivement, et cette fois-ci j'étais sûr de moi, cet homme ne faisait pas partie d'IRIS.
Par contre, cette fille...

Elle me fit une proposition. Aller à l'"Akuda Bar". J'avais déjà eu vent de cet établissement mais n'y avais jamais mis les pieds. "Leur tord-boyaux est terrible !" M'avait-on dit un jour...
"Avec plaisir." Répondis-je.
Son optique de "discuter" était simple... parler du réseau... J'espérais juste qu'elle n'était pas une traîtresse aux ordres des Sections Alpha... Mon aventure aurait prit une tournure dramatique sinon...

Elle venait également d'inviter l'étranger sur le point de partir. J'en fus d'abord réticent mais je me dis qu'au fond, cette personne pouvait elle aussi rejoindre le réseau. Jusqu'à une certaine limite, plus un réseau secret comportait de membres, mieux c'était pour lui... Mais dans une certaine mesure aussi... Sinon ce réseau secret ne risquait plus de l'être pour très longtemps...

Je m'apprêtai à partir lorsque la jeune fille proposa a l'homme d'aller prendre un verre dans un endroit appelé "l'Akuda Bar". Bien que je commençai à me sentir en danger, j'étais très curieux : je voulais savoir ce qu'ils me cachaient. Et voilà que la demoiselle m'invita aussi. C'était parfait.

-Bon et bien, il est vrai que j'aime être en avance à mes rendez-vous mais je pense que pour cette fois, je pourrai bien traîner avec vous quelques minutes avant de rejoindre mon ami.

J'observai une fois encore l'étranger. Il me semblait déceler dans son regard quelque chose de différent... Comme s'il était devenu moins méfiant tout à coup. Mais en même temps il ne semblait pas non plus enchanté par ma présence. "Peut importe, il lui faudra bien me supporter encore un peu".

Je suivis donc ces deux individus à travers les rues d'Hyllis. Et tout ce que je voyais me donnais mal au coeur : Tous ces beaux bâtiments, ces panneaux lumineux... Et dire que nous devions nous contenter parfois d'une minuscule pièce pour dix, ou nous dormions à même le sol. Décidément, ces hylliens me répugnaient.

Je continuais à observer les rues. Cette fois non plus pour alimenter mon dégoût pour la population d'Hyllis. Mais pour connaitres toutes les issues, les cachettes... chaque chemin que je pourrais emprunter si il fallait m'enfuir. Et il y avait vraiment tout ce qu'il me fallait: des étalages, des caisses, de petites ruelles et de nombreux toits qu'une personne normale ne pourrait utiliser. Mais ce n'étais pas mon cas. J'étais un Hollonéen, et un des meilleurs.

[HRP : Désolée pour la qualité de ce post ^^ J'ai voulu répondre le plus vite possible maintenant que je suis revenue !]

Je me fustigeai mentalement. Mais qu'est-ce qui m'avait pris ?! D'ordinaire, je n'étais pas aussi polie, et pile au moment où il fallait faire le moins de politesses, j'en faisais trop. Mais pourquoi diable avais-je invité l'homme encapuchonné ? Quelque chose chez lui ne me disait rien de bon. J'avais peut-être une confiance aveugle envers le premier homme que j'avais invité à l'Akuda Bar, mais pas en celui-ci. Comment me sortir de cette situation, maintenant ? J'allais devoir parler uniquement en sous-entendus, pour que seul un agent IRIS puisse me comprendre ? Soudain, le nom de Belles-Mirettes me revint en tête. Il fallait que j'utilise le coup du poème improvisé par l'homme arrivé après moi pour glisser subtilement (ou pas) le nom de Belles-Mirettes.

Tandis que nous marchions en direction du bar, je fis la conversation au moyen de phrases toutes faites, le genre de phrases que l'on sort quand on ne sait pas quoi dire. Là, c'était un peu plus facile ; simplement se présenter. Je ne connaissais ni l'un ni l'autre des hommes avec qui je me promenais. Je songeai d'ailleurs au regard des passants. Une fille de 19 ans marchant, encadrée par deux hommes adultes, cela pouvait paraître plutôt bizarre. Mais à Hillys, tout était bizarre, si bien que l'étrange était devenu normal.

- Au fait, je me présente : Vanina Keane. Si je peux me permettre, quels sont vos noms ?

[premièrement, re-désolée pour la longueur de ce texte, pratiquement inexistante, et deuxièmement : on fait quoi ? on continue le sujet à l'Akuda Bar ? '^^]