Rencontre de drôles de types...

Ambiance :

Comme prévu avec mes deux acolytes, nous nous dirigeâmes vers l'Akuda Bar à quelques lieux de là. Sur la route, je répondis à la question de la fille aux cheveux roses. Il est vrai que nous ne nous étions toujours pas présentés.
"Ryateruki. Dakotabo Ryateruki. Inutile de mentir je pense..."
Nous suivîmes la susnommée "Vanina Keane" jusqu'à ce bar. Le trajet fut assez court, à peine avions-nous démarré que nous étions déjà devant une sorte de pont menant directement au bar. Sur le chemin je me permis une petite réflexion à l'"homme en vert", chuchotée afin que personne d'autre ne puisse l'entendre.
"Vous savez, j'ai déjà vu des DomZ qui ressemblaient plus à des Felis sapiens que vous... A bon entendeur bien sûr...
Voilà bon, ça c'était dit. En espérant que je ne l'irrite pas trop.

Lorsque nous entrâmes dans le bar, quelle ne fut pas ma surprise d'y voir comme tenancier un Taurus sapiens ! Cette espèce n'était pas courante dans ce coin-ci d'Hillys.
Je ne pus m'empêcher de l'examiner, les autres devaient penser que je le dévisager mais que nenni... Je savais que ce que je faisais n'était pas très correct, observer une personne d'une autre origine en profondeur est très mal perçu mais c'était plus fort que moi.
C'est un toussotement qui me rappela à la réalité. Je me retournai alors vers mes comparses et vit plus loin, non pas un, mes deux Carcharodons sapiens. Plus répandus mais tout aussi surprenant, je ne m’attardai néanmoins pas sur eux... ils étaient plus... comment dire... irritables et instables que les Taurus... Sans vouloir faire de préjugés racistes...

L'Akuda Bar semblait un lieu sympa avec des chambres au-dessus, un jeu de palets (je suis vraiment nul à ce jeu...) et quelques tables pour les clients. Le lieu n'était pas très grand ce qui limitait le nombre de clients. Cela devait permettre une certaine intimité et un rassemblement chaleureux les jours de fêtes.

Je suivis Vanina. Après tout, c'était elle qui nous avait conduit en ces lieux et donc elle devait bien connaître l'endroit...

C'est dans les rues du Quartier Piéton, que je commençai mes recherches. 5 heures à errer dans ce quartier sans point de départ ni de support alliés. Je ne voulais vraiment pas que l'on m'aide car j'ai toujours tout fait seul, mais il fallait croire que j'avais besoin d'informations pour mes enquêtes. Et jusqu'à maintenant mon unique soutien était ce réseau "IRIS". Je m'en demande encore qu'elle folie m'a amené à me joindre à eux. C'était sur le moment de la confiance involontaire, leurs auras me semblaient... amicaux ?
De toute façon il me fallait trouver un endroit pour m’hydrater la gorge de mon pitoyable parcours.

J'aperçu au loin un enseigne "Akuda Bar" qui mis fin à ma course. Je n'oubliai pas de me couvrir d'une cape grisâtre, sans oublier la capuche et de ma dague. En me dirigeant vers l'entrée j'ai rapidement croisé la route de 3 personnes dont une jeune fille, un grand homme et un Félis sapiens. Rien ne m'intéressai chez eux jusqu'à ce que j'entende de mon oreille fine, le mot : DomZ. Pour ne par me faire remarquer je ne m'arrêtai pas mais je ralentis ma course toujours en direction de l'entrée. Ce que je vis à l’intérieur était se que j'attendais d'un bar mais cela ne m'empêchai pas de me sentir étranger. Un Taurus sapiens au bar et une musique qui chantait "Propaganda", rien de plus discret pour moi. Je m'installai donc au bar pour commander un verre, un homme ivre à coté de moi interpella le Taurus sapiens en l’appelant Mo. J'ai donc commandai un verre de lait au barman.

Et cette alors que les 3 personnes que j'avais vu à l'entrée sont arrivés, mon visage se tourna vers eux mais mon regard vers cette homme qui a prononcer le mot "DomZ". Si tout le monde criait le mot DomZ, très peu d'entre eux chuchoterai ce mot. Et bien qu'il regarda le bar comme si il n'avait jamais mis les pieds ici, je gardait quand même l'œil sur eux...

Je suivais toujours mes "compagnons". Apparemment le temps des présentations était venu...

"Sayto Blake..." marmonnais-je, ce qui, bien entendu, était un mensonge, mais bien que ma couverture semblait s'effriter au fil des minutes, je tenais à rester anonyme... le plus possible du moins.

Nous suivions toujours la dénommée Vanina lorsque l'autre homme, Dakotabo, se rapprocha légèrement de moi et chuchota : "Vous savez, j'ai déjà vu des DomZ qui ressemblaient plus à des Felis sapiens que vous... A bon entendeur bien sûr.."
Comme ça j'étais fixé.
"A vrai dire, je suis moi-même un DomZ" lançais-je avec ironie.
Certes, ce que je venais de faire n'étais pas très prudent, mais il me fallait répondre vite, et il était hors de question que je dévoile la vérité.. ou même une partie de celle-ci. J'avais donc choisi de répondre sèchement, sans plus d'indications sur ma véritable nature. J’espérai seulement qu'il saurait tenir sa langue et que mon "déguisement" tiendrait encore un peu aux yeux de Vanina.

Nous entrâmes enfin dans ce fameux "Akuda Bar" et je trouvais l'endroit assez agréable. Le mobilier était en grande partie en bois, ce qui rendait ce lieu familier. Tandis que nous nous approchions d'une table, je sentis une odeurs divine, probablement celle des différentes boissons servies ici. J'y décelai des notes chaudes, crémeuses, sucrées... Puis tout à coup, quelque chose de plus fort, d'épicé chatouilla mes narines. Mais bien entendu, je ne pouvais rapporter ces merveilles à aucun goût ni aucun souvenir car dans les profondeurs de notre île, mon peuple et moi n'avions jamais pu savourer autre chose que l'eau et quelques breuvages réalisés avec le peu de plantes que nous arrivions à faire pousser. Bien sur, ceux-ci étaient agréables et réconfortants, mais à côté de ce que je "savourais" à cet instant, leur odeur me parut tout à coup fade, et leur goût, amer.

J'aurais souhaité profiter encore un peu de ce véritable "spectacle olfactif" mais notre petit groupe approchait d'une table et je devais me concentrer sur mes actes, d'autant plus que j'avais maintenant la preuve que j'étais découvert. Je choisis la chaise la plus proche de la sortie, afin de limiter les obstacles si je devais tout à coup fuir et j'y pris place.

Je senti alors un regard persistant. Dakotabo peut-être ? Je levais les yeux vers lui, mais il semblait absorbé par autre chose. Je détournai alors les yeux et croisai un regard d'un noir profond, provenant d'un jeune homme assis au bar. Bien qu'il nous observait avec un visage impassible, je décelai dans ses yeux une grande curiosité mais celle-ci ne semblait pas dirigée vers moi...

Alors que nous venions de nous asseoir, la jeune Vanina se leva aussitôt à l’incompréhension de tous ici présents. Elle disparut de ma vue derrière un mur. Toilettes ou simple ami aperçu dehors pensais-je.

Bref, toujours est-il que nous n’étions désormais plus que deux à la table. Moi et ce monsieur Blake. L’endroit semblait vraiment charmant, si on excluait du moins ce Carcharodon sapiens à l’allure vraiment peu rassurante. D’ailleurs, ce dernier me jeta un regard noir lorsqu’il s’aperçut que je le scrutais d’un peu trop près. Voulant éviter les ennuis en ce lieu dans lequel je posais pour la première fois les pieds, je détournai mon regard.

Nous attendîmes quelques instants le retour de Vanina mais cette dernière semblait mettre plus de temps que prévu pour revenir. Ce qui m’avait choqué, c’est qu’elle était partie sans rien dire, sans même bredouiller une excuse. Finalement n’était-elle qu’une petite éhontée aux cheveux exubérants…

L’ambiance devenant pesante de par le silence que j’observais par rapport à mon "acolyte", je lançai la conversation d’une manière simple : "Bon. Et bien il semblerait que nous soyons désormais seuls m. Blake."

Evidemment, il fallait que je me retrouve seul avec Dakotabo. Et Vanina tardait à revenir. J'oubliais finalement notre observateur du bar lorsque Dakotabo prit la parole : "- Bon. Et bien il semblerait que nous soyons seuls désormais m. Blake.
-En effet." marmonnais-je. Puis je me ravisai, après tout. Il cherchait à faire la conversation, c'était une opportunité pour moi de discuter avec celui qui m'avait découvert. Peut-être arriverais-je à dissiper quelque doutes et à m'éviter les ennuis. Le problème, c'est que je n'avais aucune idée du sujet que nous pourrions aborder. Nous me semblions si différents tous les deux.

"Il y a beaucoup d’espèces différents ici à ce que je vois. Enfin, ça vous parait peut-être normal après tout, mais comme vous l'avez probablement deviné, je suis un étranger...". Il était inutile, et même stupide de continuer à mentir sur ce point avec lui. "Vous venez souvent ?" ajoutais-je en me rendant compte que parler de mes origines pourrait l'inciter à me questionner, ce qui n'était sans doute pas bon pour moi. J'esperais seulement que cette derniere question orienterais la conversation sur sa personne et non sur moi.

Spoiler:

M. Blake semblait enfin commencer à oublier de cacher son identité. En effet, n'avait-il pas encore bu un coup que sa langue se déliait la conversation à peine engagée. Il m'avait posé une question banale, ce qu'on essayait de faire un minimum de fois lorsqu'on se repprochait quelque chose ou que l'on préférait laisser un certain mystère planer au-dessus de soi.

C'est non sans contentement que je l'écoutai avant de lui répondre simplement et honnêtement. Il m'avouait donc être étranger. Cependant, un élément de sa phrase me perturba. Ce "[...] ça vous paraît peut-être normal [...]" associé au "Il y a beaucoup d'espèces différentes ici [...]", comme s'il avait deviné qui j'étais ou du moins la profession que j'exerçais.

Finalement, les rôles étaient inversés et c'était désormais moi le suspect. Amusant non ? J'essayais de faire abstraction de cette information mais rien n'y faisait. Elle restait encrée. Ma seule chance de gagner sa confiance était au final de faire comme lui : être le plus honnête possible... sans trop en révéler si possible.
"Vous venez souvent ?
_En fait non." Répondis-je. "J'habite plus loin et viens peu couramment ici. En général c'est pour le travail d'ailleurs. Je n'ai donc pas le temps de prendre un verre au bar. J'avais déjà entendu parler de ce bar mais n'y avais aucunement mis les pieds. Et vous ? Vous venez souvent ici ? Et... si ma question n'est pas trop indiscrète, je me permettrais de vous demander d'où vous venez."

Voilà, on pouvait difficilement faire plus honnête que l'honnêteté elle-même. Maintenant, il ne me restait plus qu'à attendre, voir si mon acolyte serait aussi bavard comme cela semblait commencer à être le cas...

Pendant que j'étais encore assis sur mon tabouret au bar, j'ai remarqué que la fille du groupe été partis. Je trouvais cela bizarre puisqu'elle venait d'arriver. Cependant ceux qui m'attirait plus l'attention c'était les deux individus restants. En plus du fait que l'un à parler de Domz, leur conversation me semblait distant, comme si ils ne se connaissaient pas. Je les écouté discrètement tout en faisant en sorte qu'il ne me remarque pas. Néanmoins plus je restais assis à ne rien faire plus on trouvera que je suis louche, je n'avais moi même pas remarqué que j'avais pris trois verres de lait. J'étais trop voyant pour les gens qui me suspectait, ou alors ma prudence aller me trahir. Le stresse commençait petit à petit à me perturber alors qu'il n'y avait aucune raison pour cela. Je resta encore 5 min assis sans rien faire jusqu'à se que je me trouva trop immobile.

C'est alors que je me suis levé et j'ai commencé à observer les affiches sur les murs pour me trouver une occupation. Je restait comme même prêt des deux personnes afin de continuer à écouter leur conversation. J'avait encore ma capuche qui me cachait de la vue d'autrui.

Peut être n'aurais-je pas dû me déplacer, peut être qu'on me scrute maintenant. Il était trop tard pour regretter mes actions. J'était debout et je ne faisait qu'écouter, rien de mieux pour se faire repérer...

"En fait non", me répondit Dakotabo, "J'habite plus loin et viens peu couramment ici. En général c'est pour le travail d'ailleurs. Je n'ai donc pas le temps de prendre un verre au bar. J'avais déjà entendu parler de ce bar mais n'y avais aucunement mis les pieds. Et vous ? Vous venez souvent ici ? Et... si ma question n'est pas trop indiscrète, je me permettrais de vous demander d'où vous venez."

Le voilà qui me retourne les questions, mais au point où j'en suis, je suis bien obligé de lui répondre. Ce que je m'apprêtais à faire lorsque je remarquai que le jeune homme du bar, sur lequel j'avais gardé un oeil tout au long de notre discussion s'était levé. Et durant plusieurs minutes il resta debout, attirant de plus en plus de regards sur lui. Et au bout de quelques minutes, ce fut le bar tout entier qui observa ce drôle de garçon.

Mais que fabrique-t-il ?. Et soudain, je réagis. C'était la diversion parfaite, je n'avais plus qu'à pousser un peu la chose. Je me levai donc également et m'approchai de lui... Avant de lui décocher un énorme coup de poing dans le visage. Soit, il était innocent, mais seul mes intérêts comptaient à ce moment là. Avant même qu'il ait le temps de réagir, je l'attrapais par les épaules et le balançai sans considération en direction d'un de ces hillyens à tête de requin, ceux qui me semblaient les plus agressifs. La réaction ne se fit pas attendre, la bête se leva, menaçante et s'approcha du petit. On voulut le défendre, on retint le squale, d'autres l'encouragèrent. Une bagarre éclata.

Personne ne s’intéressa à moi tandis que je me faufilais vers la sortie. J'atteins la porte, tournai la poignée et je sentit un air frais me caresser le visage. Enfin libre !

Sayto ne me répondit jamais. Probablement allait-il le faire lorsqu’il vit un jeune homme accoudé au bar nous fixant des yeux. Tout comme mon interlocuteur, je regardai dès lors dans sa direction, du coin de l’œil, avec plus ou moins de discrétion. Je n’aimais pas ça. Je n’aimais même pas ça du tout. Je commençais à le soupçonner d’espionnage, purement et simplement. Qu’il eut été un traître à la solde des Sections Alpha que cela ne m’aurait pas étonné. Il est vrai qu’avec tout ce que j’avais vécu, je m’étais de plus en plus méfié… A ma connaissance, seuls les déserteurs du centre et les instables étaient surveillés. Mais pour eux, je n’étais certainement ni l’un ni l’autre. Juste un directeur des recherches en mission loin et de retour dans une durée indéterminée. Mais il est vrai aussi que plus longtemps je resterai ici, plus longtemps je serai soupçonné par mes ex-patrons. De toute façon, telle était ma destinée car jamais je ne remettrai les pieds dans ce lieu de mort. Jamais !

Pendant ce temps, pendant que je me perdais dans mes pensées, c’était toute la salle qui s’était retourné vers l’étrange personne là-bas au bar. Sayto se dirigea alors vers lui. Je l’observais faire. Il ne lui semblait pas amical. Je le regardai inquiet, me demandant ce qu’il pourrait bien lui dire. Mais ce qui se passa dépassa de loin ce à quoi je m’attendais.

Moi qui était un fervent partisan contre la violence, ce jeune homme avec qui je parlais depuis tout à l’heure, cet étrange "Felis sapiens" si je pouvais dire ainsi, décocha un violent crochet (à moins que ce ne fut un direct ou un uppercut… je m’y connais mal…) dans la face de l’homme levé au bar. Etait-il un ennemi commun à nous deux ? Je n’eux le temps de le penser que je cria un "HE !" de colère et de surprise devant une telle conduite. Car Sayto Blake ne s’arrêta pas en si bon chemin. Non. Il se décida aussi à prendre le jeune homme par ses épaules pour le balancer sur le Carcharodon sapiens à côté de moi. Le reste, ne fut que scène de film.

Un coup entraînant une chute, une chute entraînant une colère, une colère entraînant une provocation et une provocation entraînant un coup, ce ne fut bientôt plus que carnage dans tout l’Akuda Bar. Une chute en série et un cercle vicieux bouclé plus tard, et c’était presque le bar entier qui commença une bagarre générale au son de la critique chanson "Propaganda". Dans l’excitation générale, j’essayai de me frayer un chemin jusqu’à la sortie. Evitant un coup par-ci, une chaise volante par-là ou un bol se fracassant à côté. Dans ce déchaînement de violence, j’eus espéré que c’était coutume local que de se frapper pour rigoler. Bien que cela aurait montré une certaine mentalité attardée dont je me serais bien passé.

Atteindre la porte fut une véritable épreuve, un vrai parcours du combattant. A moitié accroupi, presque à terre des fois, regardant de toute part, ce fut un miracle que je ne prenne aucun coup. Je l’ouvrais violemment avant de me redresser. Mains sur les genoux, j’observais les alentours. L’inconnu bagarreur s’était enfui. "Mince !" Cette homme m’aurait été, j’en suis sûr, d’une grande aide pour plus tard, et sa fuite, bien qu’intrigante et extrêmement suspecte, ne m’enthousiasmait pas le moins du monde.

Je me retrouvai donc de nouveau à mon point de départ de la journée. L'étoile mère se couchait déjà et je n'avais qu'une envie : rentrer chez moi et me coucher, moi aussi, en ayant trouvé le réseau de résistants. Cela ne m'aurait été que bénéfique : me reposer apaiser !... Car cette journée avait été plus fatiguante que prévue. Entre ces étranges personnes, cette rixte dans l'Akuda Bar et Ming-Tzu, j'étais éreinté.

Dans le bar, la tension était retombée. L'ordre était revenu et une nouvelle musique avait remplacé le polémique "Propaganda". Les habitués semblaient toujours présents : le Carcharodon sapiens jouant aux palets, la pilote assise à son tabouret avec l'acolyte du joueur de palet et bien sûr, ce mec trop malade pour penser quoi que ce soit d'autre que "Pourquoi ai-je bu ENTIEREMENT ce truc immonde !?"
... Sans oublier le gérant...

La dernière fois, ma venue ici n'avait rien donnée. Je décidai donc d'explorer plus en détail le bar, sans toutefois passer pour une sorte de terroriste cherchant un point faible quelque part dans la structure. Malheureusement, je n'étais pas très bon pour ça et très vite, les yeux se tournèrent vers moi. Je n'en aurais eu que faire si ma venue ici n'était pas aussi importante, et puisque je n'avais nullement l'envie de me faire virer, je décidai de me faire un peu oublier en allant au 1er étage.

Le 1er étage n'avait rien de bien attrayant. Il s'agissait juste d'un petit couloir ouvert sur sa droite donnant ainsi vue sur le rez-de-chaussée de l'édifice. Sur la gauche, il y avait 3 chambres. Le bar faisait aussi hôtel apparemment. Mais il ne fallait pas s'attendre à de la qualité 5 étoiles.
Néanmoins, au bout de cet étage, se trouvait un homme déjà assez âgé, aux lunettes prohubérantes, balançant son cou tout en regardant en l'air. Il était vêtu d'une manière décontractée, du type vagabond, ou bien peut-être chauffard... Un bien étrange personnage. A la vue de son jeu de bonneteau devant lui, j'eus envie de redescendre. Ce jeu était de l'ordre de l'escroquerie et ce dernier allait me raccoler. Je n'avais nullement envie de perdre de l'argent et encore moins de perdre mon temps (ou l'inverse) ! Aussi décidai-je de redescendre et continuer à chercher des indices discrètement.

Mais ce n'est que lorsque je fis demi-tour que cet homme m'interpella d'un fort accent "Approchez, approchez ! Venez tenter votre chance !"
_Aucunement." Pensai-je.
"Allons ! Ne me dites pas que vous allez déjà repartir sans avoir trouvé ce que vous cherchiez !?"
Mon arrêt fut brutal. Je me retournai pour voir l'énergumène devant moi, les yeux toujours en l'air, le cou aussi instable. Je m'approchai de lui. J'aime les joueurs déterminés ! Je le sens en vous ! Arrivé à sa hauteur, j'apperçus l'opacité de ses montures. Cet homme était aveugle... Méfiance donc... Il avait du développer ses autres sens, et certainement le toucher. Il devait savoir ruser avec sa boule et ses pots. Si son toucher était aussi développé que son ouïe qui entendait mes pas, j'avais du soucis à me faire.
"Scannez votre carte, que nous puissions commencer.
_Non mais je ne suis pas aussi bête ! Tu vas me rouler, toi ! Je préfèrerais payer en liquide si ça ne vous dérange pas..."
Il me tendit sa main et je lui déposai 10 C trouvez de ma poche. Je présumais que si j'allais gagner (ce qui m'aurait étonné, m'enfin soit !), il m'aurait rendu plus...
Mais alors, et sa promesse de "ne pas partir avant d'avoir découvert ce que j'étais venu chercher" ??! Bien qu'il n'allait certainement pas comprendre, je m'aventurai de lui adresser LE message secret...
"A l'abri dans sa coquille, la perle est l'esclave des courants."

Il me rendit l'argent. Ca y est ! Il allait me demander de dégager, allait me traiter de traître et prévenir les Sections Alpha. C'en était fini. Game over. Mon aventure allait s'arrêter là, parce qu'un aveugle et escroc soutenait un régime militaire. Quelle déchance ! Je me maudis moi-même de lui avoir dit cette phrase, de m'être jeté dans la gueule du Carcharodon.
Mais non. Rien de tout ça. Au contraire, il cacha la boule en tapant sur son comptoir, retournant ainsi tous les pots d'un coup. Puis il bougea lentement celui du milieu à droite. Ca y est, j'étais concentré. Milieu. Droite. Milieu. Gauche. C'était facile, le rythme était lent... Mais très vite, l'escroc se mit à augmenter sa vitesse ! Milieu, droite, gauche, droite, milieu, feinte sur triple déplacement, elle reste au milieu. Gauche. Milieu, non droite ! Non gauche ! Mince ! J'avais perdu de vue mon pot. Il finit par une feinte de double déplacement autour du pot central avant de faire une sorte de côte-à-côte entre celui de droite et celui de milieu.

1 chance sur 3...

J'essayais de me souvenir de ces gestes : impossible ! Il y avait eu trop de déplacements. Je regardai abattu les pots. Mon idée était celui du milieu... mais vaguement...
Néanmoins, ce dernier passage entre celui de droite et celui du milieu... Et si...
Presque au hasard, je montrai du doigt celui du milieu... avant de me rabattre sur celui de droite. "Celui-ci ! Dis-je après avoir pris une profonde inspiration.

En espérant que je pouvais jouer une deuxième fois...